TDA/H : ces initiales désignent les Troubles du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyper-activité.

Cette affection neurologique est inscrite depuis 1987 au DSM III (classification des troubles mentaux par les psychiatres aux Etats-Unis). La HAS (Haute Autorité de Santé) ne reconnait ce syndrome en France que depuis 2015.

Le TDA/H, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit du diagnostic d’un faisceau de symptômes associant: difficulté de concentration, impulsivité, associées ou non à une hyper-activité motrice. La prévalence d’un symptôme peut varier d’un cas à l’autre, mais également chez chaque individu tout au long de son développement.

Ce diagnostic ne peut être posé avant l’âge de 6 ans.


Qui pose le diagnostic?

En premier lieu, ce sont les enseignants qui ont été sensibilisés au repérage de ces symptômes associés. Ce sont eux qui la plupart du temps alertent les parents et suggèrent un entretien et des tests avec la/le psychologue scolaire.  Une consultation médicale peut être alors préconisée, tout d’abord avec un médecin généraliste. 

Le diagnostic ne peut être réellement posé pour l’enfant que par les neuro-pédiatres ou pédopsychiatres.

Ces deux spécialités sont plutôt rares et les rendez-vous se prennent avec plusieurs mois de délai. Le rendez-vous se conclut le plus souvent par une ordonnance de méthylphénidate, et quelques feuillets photocopiés destinés à l’enseignant. Enseignant qui a déjà largement adapté ses outils pédagogiques et les modalités du travail demandé à l’enfant…

Que penser du traitement médicamenteux?

Le méthylphénidate est une molécule présente dans différents médicaments (dont la fameuse Ritaline). Elle est inscrite dans la liste des stupéfiants. C’est un stimulant modéré du système nerveux central (proche des amphétamines). On connait mal son mode d’action sur les symptômes du TDA/H. Les effets indésirables les plus fréquents (dans plus de 10% des cas) sont: nervosité, insomnie et céphalée.

La Haute Autorité de Santé précise que: « Ce médicament n’est recommandé qu’en seconde intention lorsqu’une prise en charge psychologique, éducative et sociale s’avère insuffisante. Il doit en outre être intégré dans une approche personnalisée à chaque enfant et être prescrit en complément d’une thérapie non-médicamenteuse. »

Pourquoi ces précautions liées à la prescription médicamenteuse?

Tout d’abord, parce que ce médicament n’est pas anodin et qu’il agit sur le système nerveux central. Il doit donc être réservé aux cas graves et avérés, lorsque le bénéfice est supérieur au risque d’effets indésirables.

D’autre part, les symptômes du TDA/H sont assez courant dans les différentes phases du développement de l’enfant. Quel parent n’a jamais constaté que son enfant a du mal à se concentrer, oublie les consignes,  réagit de manière impulsive, n’aime pas rester seul, a peur du noir, a un besoin important de se dépenser…? 

Le «questionnaire d’évaluation Conners » destiné aux parents est assez instructif. Il liste en 80 items 5 ou 6 types de comportements « symptomatiques». 

Parmi ces items, on trouve: « argumente avec les adultes », « parle trop », « se querelle », « craint les nouvelles situations », « a des difficultés à faire ou compléter ses devoirs « , « ne semble pas écouter ce qu’on lui dit »… (Ce questionnaire est disponible sur internet.)

Aux Etats-Unis, certains parents demandent une prescription médicamenteuse lorsqu’ils rencontrent des difficultés éducatives! Il est temps de remettre en question certains modèles éducatifs.  L’impact des écrans, le manque de sommeil, le manque de disponibilité des parents…sont des facteurs perturbants pour l’enfant. En effet, la « camisole chimique » n’est pas toujours la solution adaptée face à un enfant « difficile à gérer »!

Il est donc nécessaire de rester prudent sur le diagnostic. Quand celui-ci est posé, d’autres thérapies doivent accompagner la prise de médicaments (comme le souligne la Haute Autorité de Santé).

Des comportements et des symptômes communs ont d’autres origines que le TDA/H

Cependant, ces symptômes peuvent être envahissants pour l’enfant. Alors, ils vont nuire à l’équilibre familial, au développement de l’enfant et à ses acquisitions scolaires.

Les psychanalystes savent que de tels comportements sont développés ou renforcés dans certaines circonstances familiales. Un déménagement, la naissance d’un autre enfant, une séparation ou des difficultés au sein du couple, un parent dépressif, un deuil dans la famille… L’enfant exprime ses angoisses, son incompréhension par des modifications de comportement. C’est alors que des épisodes phobiques, des TOC, des pensées obsédantes peuvent apparaitre. 

Enfin, ces comportements peuvent s’améliorer et disparaître après quelques séances (thérapie brève) auprès d’un psychanalyste

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